Comment refuser d’écrire une préface à ce livre de Chris qu’il m’a dédicacé en quatre mots : « À M. Pradel, mon professeur de vie ».
Et c’était en partie exact, puisque Chris, il y a longtemps, a compté parmi mes élèves, à Nîmes, au lycée Duhoda.
Mais je ne me doutais pas qu’il m’accorderait, pour son livre, une si grande place.
Même si « Voyage en AVC » m’avait semblé - dès la première lecture - d’une exceptionnelle qualité.
Dans un réalisme assez cru, ce que nous raconte Chris, c’est tout d’abord une espèce d’épopée à travers le monde.
Il a bourlingué partout, par tous les temps, et tous les bateaux, et il nous fait découvrir à peu près tous les pays que nous ignorons : l’Amérique latine, le Brésil, le Pacifique, Tahiti et Sydney (son théâtre « en forme de voiles »), l’Asie (et les dégâts qu’a laissé Mao) la Chine, les Vietnamiens et les communistes du Laos - et puis il revient, comme rassasié, vers Athènes, Mykonos et Corinthe, puis l’Italie du Sromboli, puis la Corse - qu’il adore - et Port Camargue.
Avec une franchise étonnante, il nous décrit ce qu’il a vu, et ressenti, et même tous les excès qui pouvaient lui nuire : « 3 paquets de clopes, des litres de café » si bien que nous sommes à moitié surpris quand les attaques surviennent, et qu’il devient victime d’un AVC. Dont il ne se désole pas : « Heureusement que j’ai eu cet AVC sinon, j’aurai bêtement traversé ma vie en courant ».
Et il en profite pour écrire son livre. Que nous suivons avec plaisir, tellement c’est juste, vivant, et généreux.
Yvon Pradel
(ex-président de l’Académie de Nîmes)